Peu de neige et presque pas d’avalanches ¶
Peu avant Noël, la plupart des régions étaient recouvertes d'une couche de neige exceptionnellement mince. En raison de l'absence de chutes de neige, la qualité de la neige était médiocre et la poudreuse était souvent introuvable. Malgré la présence de couches fragiles parfois prononcées dans le manteau neigeux, le danger d'avalanche était faible. Il manquait une plaque de neige suffisamment épaisse pour recouvrir les couches fragiles.
Manteau neigeux et danger d'avalanche ¶
Depuis le dernier Avablog, aucune neige fraîche n'est tombée dans le nord. Entre le 17 et le 23 décembre, 10 à 20 cm de neige sont tombés sur une grande partie de la crête principale des Alpes et au sud de celle-ci, et jusqu'à 40 cm dans l'ouest du Tessin et dans la région du Simplon. Cette neige fraîche dans le sud a recouvert en altitude une couche mince mais fragile de neige ancienne composée de grains anguleux.
Au nord de la crête principale des Alpes, le manteau neigeux a été marqué par la chaleur, la pluie et plusieurs phases de vent fort du sud. De ce fait, la surface neigeuse était souvent gelée ou humide sur les pentes exposées au sud en dessous de 2400 m environ. Avec un peu de chance, on pouvait trouver au cours de la journée des conditions de neige revenue presque printanières sur les pentes raides exposées au sud qui n'étaient pas encore déneigées. Mais la plupart du temps, le plaisir de glisse était limité.
En particulier dans les régions intra-alpines du Valais et dans tout le canton des Grisons, on trouvait sur les pentes à l'ombre au-dessus de 2400 m environ des couches fragiles parfois prononcées constituées de cristaux anguleux ou de givre de surface dans le manteau neigeux. Ces couches fragiles n'ont toutefois déclenché que des avalanches isolées et généralement de petite ampleur. Cela s'explique principalement par le fait que les couches fragiles n'étaient recouvertes que d'une fine couche et que la plaque de neige sus-jacente se transformait également de plus en plus en cristaux anguleux. La propagation des ruptures sur de longues distances était donc peu probable (cf. figure 1).
Le vent du sud, parfois fort, a entraîné localement la formation d'accumulations de neige soufflée susceptibles de se décrocher. Celles-ci se sont également déposées en partie sur des surfaces à grains anguleux. En raison de la faible quantité de neige transportable, elles étaient toutefois généralement petites et représentaient surtout un danger en cas de piège topographique ou de chute potentielle (cf. figure 2).
Au nord de la ligne ligne Rhône-Rhin, la constitution du manteau neigeux était plus favorable.
Malgré la présence de couches fragiles à de nombreux endroits, le danger d'avalanche était faible (niveau 1) ou modéré (niveau 2) peu avant Noël 2025. La constitution du manteau neigeux était défavorable, surtout en altitude, en vue des chutes de neige à venir. Au moment de la publication du blog, aucune grosse chute de neige n'était encore en vue.
Situation d'enneigement et nouvelle carte "Hauteur de neige relative" ¶
La carte de la hauteur de neige relative montrait clairement que les hauteurs de neige dans l'ensemble de l'espace alpin suisse étaient nettement inférieures à la moyenne pluriannuelle (1991-2020) à toutes les altitudes (cf. figure 3).
Sur les versants nord, la couche de neige était généralement continue au-dessus de 1400 m, et sur les versants sud, au-dessus de 1800 à 2000 m.
La principale cause de cette pénurie de neige était l'absence de chutes de neige (cf. figure 4). Les rares précipitations des dernières semaines sont tombées sous forme de pluie plutôt que de neige jusqu'à des altitudes d'environ 2500 m.
Une telle situation de faible enneigement juste avant Noël est inhabituelle, mais pas unique. Actuellement, certaines stations situées en dessous de 1500 m n'ont pas du tout de neige, par exemple à Adelboden (1325 m) ou à Sedrun (1430 m). Cela s'est déjà produit respectivement 10 et 4 fois au cours des deux séries de mesures menées depuis environ 60 ans. Il est toutefois frappant de constater que la majorité de ces jours de Noël sans neige ont été observés au cours des 20 dernières années. À des altitudes plus élevées, comme à Arosa (1835 m), il y avait encore un peu moins de neige pendant les jours de Noël des années 1989, 2014, 2015 et 2016.
Le manque de neige s'est également fait sentir en altitude : dans sept stations IMIS situées sur le versant nord central des Alpes et dans les Grisons (avec des séries de mesures couvrant au maximum 34 ans), on n'avait enregistré qu'une ou deux fois auparavant encore moins de neige à Noël au début de l'hiver. Cela contraste avec les régions occidentales, où le manque de neige était moins prononcé (cf. figure 5). Le record négatif précédent avait été observé dans les sept stations susmentionnées en décembre 2016.
La situation n'était guère meilleure au Tessin. Selon les stations, il n'y avait eu auparavant que trois autres débuts d'hiver avec encore moins de neige à Noël ; les décembres à faible enneigement 2001 et 2015 détiennent le record.
Pour finir, voici quelques informations générales sur la carte de hauteur de neige relative mentionnée ci-dessus. Au lieu de se baser sur une interpolation de la hauteur relative de neige mesurée dans différentes stations, la carte repose depuis peu sur la modélisation de la neige réalisée par le service opérationnel hydrologique de la neige du SLF (OSHD). Une variante simplifiée du modèle, adaptée aux applications climatologiques et aux longues séries de données, est utilisée à cet effet. Les hauteurs de neige issues de ce modèle sont calculées quotidiennement sur une grille de 1 km. Le modèle utilise comme données d'entrée les grilles de température et de précipitations basées sur les données de mesure de MétéoSuisse et les hauteurs de neige mesurées par 350 stations manuelles et automatiques du SLF et de MétéoSuisse. Le modèle fournit à la fois l'ensemble de données de référence pour les moyennes à long terme (1991-2020) et l'estimation actuelle pour le jour concerné. Comme les grilles de température et de précipitations ne sont disponibles que dans après-midi, l'épaisseur de neige pour la journée en cours est d'abord estimée le matin sur la base des prévisions actuelles du modèle météorologique ICON, puis actualisée vers 13h45, lorsque les données de la grille de MétéoSuisse sont disponibles. La nouvelle base de données présente l'avantage que la qualité de la carte ne dépend plus du nombre de stations disponibles ou de la longueur de leurs séries et que la carte peut désormais être publiée sans interruption du 1er novembre au 30 juin. Cependant, les hauteurs de neige relatives ne sont indiquées qu'à des altitudes où il y a généralement de la neige. Les zones où la moyenne journalière est inférieure à 10 cm sont masquées.
Que ce soit lors de tours à vélo, de randonnées pédestres, sur les pistes de ski, lors de fêtes en famille et, si possible, même lors d'une sortie à ski ou en snowboard, nous vous souhaitons à toutes et tous un joyeux Noël !