30.09.2025 | Christian Rixen | Daniela Heinen | SLF News
Le SLF étudie les effets à long terme du réchauffement climatique sur la flore alpine.
Dans le Val Bercla, au-dessus de Mulegns, des structures hexagonales en plastique ont été érigées dans le paysage de montagne. Elles font partie d’un vaste réseau consacré à l’étude des conséquences du changement climatique: l’ITEX («International Tundra Experiment»). Ces chambres ouvertes sur le dessus réchauffent l’air présent à l’intérieur d’environ 2 °C par rapport à la température extérieure. Elles simulent le réchauffement climatique.
Le biologiste Christian Rixen, du SLF à Davos, est en charge depuis 2009 de la parcelle expérimentale du Val Bercla, créée il y a plus de 30 ans. Christian Rixen explique pourquoi l’ITEX ne se limite pas aux régions arctiques, mais inclut également les régions alpines: «À strictement parler, la toundra est la zone arctique dépourvue d’arbres, mais les similitudes avec les zones alpines de haute montagne sont très grandes», explique Christian Rixen. De nombreuses espèces végétales sont identiques et les conditions sont comparables avec une longue période d’enneigement et des températures basses. Ainsi, la saxifrage à feuilles opposées pousse aussi bien sur le Dom dans les Alpes valaisannes, à 4546 m d’altitude, qu’à la pointe nord du Groenland à seulement 700 kilomètres du pôle Nord.
Particularité de l’ITEX: tous les sites du monde entier fonctionnent selon un protocole uniforme, qui permet de comparer les données et d’identifier des tendances communes. La différence de température dans les chambres reste généralement constante, sauf en cas de vent fort. Cette structure simple et peu coûteuse permet de réaliser les expérimentations pendant des décennies. Les données collectées portent notamment sur les espèces végétales présentes dans les zones étudiées, leur nombre et leur évolution dans le temps. Il ne s’agit pas seulement de déterminer si une espèce se multiplie ou disparaît, mais aussi si sa taille croît.
Les plantes alpines aiment le froid et réagissent très lentement aux changements de température: «Elles sont très prudentes. Cela présente des avantages, par exemple en cas de gelées tardives, mais les rend vulnérables face aux espèces à croissance plus rapide», explique Christian Rixen. Ainsi, dans le Val Bercla, on constate que des espèces spécifiques telles que la saxifrage à feuilles opposées sont en recul alors que des arbustes tels que les saules nains se propagent. Néanmoins, le milieu alpin est relativement bien protégé, notamment grâce à sa diversité topographique qui va des crêtes ensoleillées aux cuvettes ombragées. «Nos montagnes sont hautes, de nombreuses espèces peuvent encore se réfugier en altitude», explique Christian Rixen.
Mais il ne s’agit pas seulement de ce qui est visible en surface. Les sols des zones climatiques froides stockent d’énormes quantités de carbone. La modification de la composition de la végétation en raison du réchauffement influence également l’activité du sol, avec des conséquences sur le bilan carbone global. «Actuellement, nous ne pouvons pas encore chiffrer précisément la quantité de carbone que nous gagnons ou perdons à travers ces processus», explique Christian Rixen. «Mais nous savons que cette question est cruciale.»
Selon Christian Rixen, la présence de ces recherches biologiques à Davos est inestimable: «Le SLF est bien plus qu’un simple institut de recherche sur les avalanches. Il fait partie du WSL, l’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage. Notre groupe à Davos mène des recherches sur la végétation, les alpages, la forêt protectrice et l’impact du changement climatique sur la flore alpine.»
Cet article a été publié pour la première fois le 30 septembre 2025 dans le Davoser Zeitung.
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