En Suisse, on peut vivre en relative sécurité - et la recherche contribue fortement à cet état de fait et à sa pérennité. Sur l’invitation du Conseil des EPF, des représentantes et représentants éminents du monde scientifique et de la politique ont échangé à ce sujet.










Le domaine des EPF est la locomotive de ce pays, pour l’innovation et donc pour la prospérité. C’est la conclusion tirée par le Président du Conseil des EPF, Fritz Schiesser, lors de la rencontre « Comment les découvertes scientifiques contribuent-elles à la prospérité et la sécurité de la société ? », qui s’est déroulée mercredi au WSL Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF à Davos.
La soirée a été ouverte par Johann Schneider-Ammann, Conseiller fédéral. Il a vivement encouragé les participantes et participants du monde politique à continuer de garantir un cadre solide pour la recherche et pour les écoles supérieures. En outre, la science nécessite une grande liberté académique et entrepreneuriale : « une politisation de la recherche freine l’innovation » a-t-il affirmé avec conviction. Il a également souligné la valeur de la formation professionnelle - le pays n’a pas besoin uniquement de diplômés de l’enseignement supérieur. Joël Mesot, Directeur du PSI, a souligné pendant la discussion que le domaine des EPF forme environ 500 apprentis, dont certains parviennent à devenir lauréats du Championnat du monde des métiers.
La gestion des risques plutôt que l’illusion de la sécurité
Jürg Schweizer, Directeur du SLF, a expliqué à quel point la recherche et la protection contre les dangers naturels sont proches l’une de l’autre. « Une sécurité absolue est impossible, on en est bien conscient aujourd’hui. En ce qui concerne les dangers naturels, il s’agit donc de déterminer où placer le curseur de ce qui peut se produire. Par exemple, décider de fermer une route quelques jours par an en raison du danger d’avalanches. Ensuite, il faut déterminer comment cet objectif peut être atteint. » Et la science peut y contribuer. Le SLF, avec des partenaires, étudiait au Pizzo Cengalo dans le Val Bregaglia les relations entre le pergélisol et les éboulements, bien avant l’éboulement et les laves torrentielles catastrophiques du mois d’août de l’année passée. Après cet évènement, l’accent s’est déplacé vers « Que pourrait-il encore se passer ? » Ainsi, les chercheurs ont découvert entretemps d’où provenait l’eau de la lave torrentielle (et donc du glacier dont l’éboulement a entraîné la fonte), tandis que le SLF a étendu son logiciel de simulation de dangers naturels RAMMS pour prendre en compte les phénomènes combinés éboulement-neige-glace. Avec des résultats rassurants pour Bondo : en cas d’un éventuel éboulement en hiver, il ne faut pas s’attendre à ce qu’une avalanche atteigne le village.
Un Pestalozzi numérique pour la Suisse
Martin Vetterli, Président de l’EPF de Lausanne, a déplacé la discussion sur le thème de la cybersécurité. Ce qui relie les attaques cybernétiques aux dangers naturels, c’est leur capacité à menacer la sécurité publique, et donc finalement la prospérité. « Les attaques Wannacry ont paralysé le système de sécurité en Angleterre » a indiqué Martin Vetterli. « Et ce n’est qu’un début. Imaginez une panne de l’ensemble du réseau électrique ! » D’ailleurs, la cybersécurité n’est qu’un aspect de la « confiance numérique », c’est-à-dire la garantie que les systèmes numériques fonctionnent de manière fiable au service de la population. Cette confiance numérique est essentielle pour l’adaptation au futur de la Suisse. C’est pourquoi la population doit se former en permanence à la numérisation. L’EPFL présente des offres variées dans ce domaine. Par contre, ou justement pour cela : la Suisse a besoin d’un « Pestalozzi de la numérisation » : pour mémoire, Pestalozzi a réussi à faire passer de 20 à 75 % le taux d’alphabétisation des Suisses en moins d’une centaine d’années, de telle sorte que le pays fut prêt pour la révolution industrielle – aujourd’hui, nous devons tous nous préparer aussi bien à la révolution numérique, a conclu Martin Vetterli.
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