Cette période examinée par le rapport hebdomadaire a commencé par des jours de Noël ensoleillés et doux. Dans les régions de l'ouest et du nord, les avalanches de glissement constituaient le type d'avalanche prédominant. Seules quelques avalanches de plaque de neige déclenchées par des personnes ont été signalées, trois d'entre elles ayant chacune coûté la vie à une victime d'avalanche. L'abondance de neige fraîche, surtout dans l'ouest et le sud, a ensuite entraîné une augmentation du danger d'avalanche sur une grande partie du territoire, cette augmentation étant importante dans certaines régions.
Le vendredi, ce n'était que dans le sud que le ciel était nuageux avec des éclaircies. Il y a eu de faibles précipitations surtout sur le versant nord des Alpes et dans les Grisons. La limite des chutes de neige est montée temporairement à plus de 2000 m dans l'ouest, et à 1200 à 1600 m dans l'est (cf. photo 1). Sur le versant nord des Alpes et dans le Prättigau, on enregistrait au-dessus de 2500 m de 5 à 15 cm de neige fraîche, tandis que dans les autres régions, l'apport de neige était de quelques centimètres ou bien le temps était resté sec. En altitude, un vent modéré à fort de secteur nord soufflait pendant la nuit, mais il a diminué quelque peu en cours de journée. Le versant sud des Alpes était soumis à un foehn modéré.
La météo de la période de Noël était déterminée par une zone de haute pression avec, en montagne, un temps ensoleillé et doux offrant une très bonne visibilité. Dans le nord, il y avait une couverture de brouillard élevé avec une limite supérieure aux alentours de 1000 à 1200 m (cf. photo 2).
Le 26 décembre, une situation de foehn précédant un front froid s’est installée. Dans le sud et l’ouest, le ciel était couvert et il neigeait faiblement au-dessus de 1300 m environ. Dans le nord-est, le temps était assez ensoleillé jusqu’au cours de l’après-midi. Le mercredi, le ciel était couvert. Il a neigé d’abord dans l’ouest et sur le versant sud des Alpes, puis plus tard également dans le nord. En altitude, le vent était d’abord encore fort à tempétueux de secteur sud et un foehn fort soufflait temporairement dans les vallées alpines. Le vent a ensuite diminué quelque peu de manière passagère et il s’est orienté au secteur nord-ouest en passant par l’ouest.
Dans la nuit du mercredi au jeudi, il a neigé surtout dans le nord, tandis que dans le sud les précipitations cessaient et les nuages se dissipaient sous l'effet du foehn de secteur nord. Depuis le début des précipitations le mardi jusqu'au jeudi matin, on enregistrait les quantités de neige fraîche indiquées dans la figure 3. Avec 40 à 60 cm, l'apport de neige était le plus important dans l'extrême ouest ainsi que sur le centre et l'est du versant sud des Alpes.
Pendant la journée, il est encore tombé de 20 à 30 cm de neige sur le centre et l’est du versant nord des Alpes; sur le reste du versant nord des Alpes et dans le nord des Grisons, l’apport de neige était de 5 à 10 cm. Le soleil brillait sur le versant sud des Alpes sous l’effet d’un foehn fort de secteur nord.
La constitution du manteau neigeux était la plus favorable dans les régions de l’ouest et du nord où la neige était abondante, et notamment dans la partie la plus occidentale du Bas-Valais et sur le versant nord des Alpes. Là aussi, il y avait parfois des couches fragiles à la base du manteau neigeux, mais celles-ci étaient recouvertes sur une grande épaisseur (plus de 1 m) de couches bien consolidées. Un déclenchement dans ces couches profondes était peu probable. Les conditions pouvaient généralement y être considérées comme favorables pour ce qui concerne le danger d’avalanche – tout au moins jusqu’au mardi 26 décembre. Par la suite, le danger d’avalanche a augmenté à la fin de la période examinée par le rapport hebdomadaire en raison du vent et de la neige fraîche.
Dans les régions de l’ouest et du nord où la neige était plus abondante, ce n’étaient pas les avalanches de plaque de neige déclenchées par des personnes mais au contraire les avalanches de glissement qui dominaient. Elles étaient nombreuses et généralement sous forme de glissements ou d’avalanches petites à moyennes. Les pentes herbeuses côté sud jusqu’aux alentours de 2400 m d’altitude étaient plus particulièrement recouvertes de nombreuses fissures de glissement et avalanches de glissement (cf. photo 4).
Elles étaient un peu moins fréquentes sur les pentes exposées au nord généralement jusqu’à environ 2200 m d’altitude. L’activité d’avalanches de glissement la plus importante a été enregistrée le vendredi 22 décembre; elle était intensifiée par la pluie jusqu’aux alentours ou parfois au-dessus de 2000 m. Certains tronçons routiers ont parfois dû être fermés (cf. photo 5) et des dégâts matériels ont également été provoqués par la pression de la neige (cf. photo 6).
Bien que le temps soit devenu encore plus doux, les glissements de neige et l’activité d’avalanches de glissement n’ont pas augmenté les jours suivants, ils ont même plutôt diminué lentement. Sur les pentes très raides exposées au sud, la croûte de regel se ramollissait à chaque fois pendant la journée jusqu’à environ 2200 m, faisant penser plutôt à des conditions printanières et non à des conditions de plein hiver.
La lente diminution de l’activité de neige glissante s’expliquait par le fait qu’il n’avait plus plu et qu’en raison des longues nuits avec un ciel dégagé (21 décembre: nuit la plus longue), la surface neigeuse refroidissait à chaque fois fortement, de sorte qu’il n’y avait pratiquement pas d’eau supplémentaire atteignant la base du manteau neigeux. En dépit du refroidissement superficiel du manteau neigeux, le sol demeurait néanmoins chaud en dessous des masses de neige.
Le danger d’avalanche de glissement était évalué au degré limité (degré 2), parce que la très grande majorité des avalanches signalées (90%) relevaient des catégories "coulée" et "petites avalanches".
Le dernier hiver avec une très forte activité de glissements de neige était l’hiver 2011/12.
Plus particulièrement en Valais, dans le Tessin et dans les Grisons, les couches fragiles de neige ancienne situées au plus bas dans le manteau neigeux n’étaient souvent que faiblement recouvertes et un décrochement dans ces couches était possible (cf. figure 7). Ces conditions étaient considérées les plus critiques dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons, et un peu moins critiques plus au sud. Là-bas, la couche de neige ancienne était plus mince, moins cohérente en termes de superficie et les couches se trouvant au-dessus étaient fortement travaillées par le vent. Un décrochement à ce niveau était moins vraisemblable et la taille des avalanches était plutôt petite.
Dans le bulletin d’avalanches du jour de Noël, le danger d’avalanche a été évalué au degré limité (degré 2), y compris dans les régions intra-alpines du Valais et des Grisons. Tout au long de la période examinée par le rapport hebdomadaire, seules quelques avalanches déclenchées par des personnes ont été signalées. La plupart d’entre elles s’étaient toutefois décrochées dans la neige ancienne fragile.
Avec les chutes de neige à la fin de la période examinée par le rapport hebdomadaire, le danger d’avalanche a augmenté sur une grande partie du territoire, tout particulièrement sur le versant sud des Alpes et dans l’extrême ouest.
A certains endroits, le décrochement des couches de neige soufflée, fraîches et un peu plus anciennes, pouvait être provoqué par des personnes. Elles devaient être évaluées avec prudence, en raison du vent de secteur nord tout particulièrement au début de la période examinée par le rapport hebdomadaire et à cause du vent de secteur sud à la fin de cette période (cf. photo 8).
Au cours de cette période couverte par le rapport hebdomadaire, on déplore trois accidents d’avalanche ayant chacun coûté la vie à une personne:
Il faut en outre mentionner les deux avalanches suivantes avec ensevelissements partiels et sans blessures survenues le jeudi 28 décembre: