Dans le dernier AvaBlog, l'exemple du Weissfluhjoch (Davos, GR, 2540 m) a été cité pour attirer l'attention sur le manque de neige à haute altitude, exceptionnel pour la mi-novembre. Au Weissfluhjoch, l'enneigement a débuté cet hiver le 12 novembre. Depuis le début des mesures (1937), il n'y a eu que trois hivers où l'enneigement a débuté plus tard, le 25 novembre 1983, le 21 novembre 1938 et le 19 novembre 2005. Il n'est donc pas étonnant que les hauteurs mesurées avant les chutes de neige de cette semaine dans de nombreuses stations IMIS de haute altitude se situaient dans les deux derniers rangs pour la mi-novembre. Le vendredi 22 novembre, ce n'était le cas plus qu'en Engadine ; partout ailleurs, les hauteurs de neige à haute altitude se situaient dans la moyenne après les chutes de neige de cette semaine (figure 3).

Il en va tout autrement à basse altitude où, à l'exception de la région lémanique, les chutes de neige de cette semaine sont responsables d'une épaisseur considérable de 5 à 40 cm de neige sur l'ensemble de la Suisse. Par conséquent, lors des mesures matinales de vendredi, certaines stations de MétéoSuisse situées en dessous de 1000 m ont enregistré de nouveaux records de hauteur de neige pour le mois de novembre (figure 4). Le 22 novembre 2024, il y avait ainsi plus de neige à la station de mesure de Lucerne (LU, 473 m) avec 42 cm que sur le champ de mesure du Weissfluhjoch (Davos, GR, 2540 m) avec 35 cm ou à la station Corvatsch (Samedan, GR, 2690 m) en Engadine avec 26 cm.

Avant ces chutes de neige, le manteau neigeux n'était continu que sur les pentes exposées au nord au-dessus de 2800 m et en général en haute montagne. Les basses et moyennes altitudes étaient sans neige. Aux altitudes élevées, il y avait peu de neige, surtout sur les pentes à l'ombre, mais les irrégularités du terrain n'y étaient généralement pas encore compensées. Sous l'effet des vents tempétueux, la neige fraîche a été intensivement transportée par le vent cette semaine. Les crêtes ont été balayées par le vent et des accumulations parfois importantes de neige soufflée se sont formées sur les pentes à l'abri du vent. Sur les pentes à l'ombre, la neige fraîche et la neige soufflée se sont déposées en altitude sur une surface neigeuse ayant parfois subi une métamorphose constructive à grains anguleux, ce qui constituait une base défavorable. Jusqu'au vendredi matin, celle-ci était recouverte d'une couche épaisse en de nombreux endroits dans l'ouest et le nord, et elle était encore fragile, en particulier aux endroits avec peu de neige.

A partir du lundi 18 novembre, des bulletins d'avalanches ont été publiés quotidiennement (17h00), et les 20 et 22 novembre, un bulletin matinal a également été diffusé (édition à 8h00). En raison des précipitations très intensives prévues pour la nuit du mardi au mercredi 20 novembre, un fort danger d'avalanche (degré 4-) a été prévu en haute montagne dans la partie la plus occidentale du Bas-Valais. Dans le bulletin matinal du mercredi 20 novembre, ces régions ont été réévaluées avec un degré marqué (degré 3+), car le pic de l'activité avalancheuse spontanée était attendu dans la nuit avec les chutes de neige intensives. Il n'est finalement pas possible de dire avec certitude si le degré 4 a effectivement été atteint cette nuit-là. En cette période de l'année, le service des avalanches ne dispose que de peu d'informations en retour, en particulier sur l'activité avalancheuse. Pour la haute montagne, ces informations sont généralement encore plus rares. Rétrospectivement, les quantités de neige fraîche mesurées étaient toutefois légèrement inférieures aux valeurs prévues. Le vendredi également, le danger d'avalanche a encore nettement augmenté et était marqué (degré 3) à haute altitude en Valais, dans la région du Gothard et sur une grande partie de la crête nord des Alpes. Au cours de cette semaine, ce sont surtout les départs d'avalanches relevés par des systèmes de détection automatique qui ont été enregistrés. Quelques avalanches ont également été signalées dans des domaines skiables de haute altitude, mais dans l'ensemble, la densité des observations est encore faible.